Projet Nicolas Léonard Sadi Carnot au Panthéon

Sadi Carnot, intègre Polytechnique en 1812, peu avant la défaite de Waterloo et l’occupation du pays. Formé par l’allant de son père Lazare, il fait un courageux pas de côté pour sortir des embarras occasionnés par la fiction du calorique. Il énonce des principes, et des impossibilités : il ne peut pas survenir une force motrice à partir d’une seule source de chaleur puisque tout mouvement perpétuel est impossible. De ce constat, il créée une théorie dans un texte d’expression simple, bien structuré, mais sans morgue mathématique, conscient même de la faiblesse de certaines expérimentations de son temps : ce sont les Réflexions sur la puissance motrice du feu de 1824, livre majeur pour la révolution industrielle et ses machines. Passées relativement inaperçues à leur sortie, les Réflexions sont sorties de l’ombre des années plus tard grâce à de grands savants qui prennent appui sur les travaux de Carnot pour faire à nouveau avancer la science.

Sadi ne succombe pas aux atermoiements des enfants du siècle. Il ne regrette pas la Terreur, se tient loin de la réaction religieuse et monarchique et lutte pour le progrès sans épouser les aspects dogmatiques du positivisme. Héritier des Lumières, il récolte des connaissances dans les domaines les plus variés grâce à un esprit éclectique. Emporté par la maladie quelques années après la publication de ses Réflexions, il demeure au faîte de l’éclat de sa jeunesse. Sans tomber dans l'image simpliste du génie méconnu, Sadi Carnot a souffert de fragilité mentale. Mentionner ce fait serait un signe d’espoir pour nos nombreux concitoyens concernés par ces vulnérabilités.