Les instituts Carnot : choix d’un nom emblématique et prestigieux

La recherche scientifique et technologique au service de la société

La France dispose, depuis de nombreux siècles, d’une recherche au meilleur niveau mondial dans la plupart des domaines scientifiques. Pour s’en convaincre, il suffit de citer ces quelques noms de scientifiques français, liste non exhaustive loin s’en faut, à l’origine de découvertes et de théories scientifiques de premier plan qui ont largement contribué à faire progresser notre société et le développement de l’humanité : Blaise Pascal, René Descartes, François Arago, Antoine Lavoisier, Joseph Fourier, Joseph-Louis Gay-Lussac, Augustin-Louis Cauchy, Henri Poincaré, Nicolas Léonard Sadi Carnot, Louis Pasteur, Marie Curie, Georges Charpak…


Cependant, dès la fin des années 1990, l’Etat fait le constat que depuis quelques décennies, nombre de découvertes scientifiques françaises de premier plan irriguent beaucoup trop peu le tissu économique français ou européen et sont, au mieux, reprises à leur compte par d’autres états de la planète qui les exploitent au profit de leur propre économie. C’est pourquoi en 2004, François Daubert, alors ministre de la Recherche, puis son successeur François Goulart engagent une réflexion sur les mesures à prendre pour favoriser le transfert des résultats des laboratoires publics de recherche français pour une meilleure exploitation par les entreprises au profit de notre économie. Une équipe restreinte se met en place dès 2004, composée de Alain Bugat, Administrateur général du CEA, Jean-Jacques Gagnepain, Directeur des Technologies au ministère de la Recherche, Robert Chabal, ancien Directeur du CNRS et Chargé de mission au ministère de la Recherche et Alain Duprey qui prendra la Direction générale du futur réseau des instituts Carnot mis en place fin 2005.


La solution retenue est la labellisation de groupements de laboratoires de recherche, les instituts Carnot, qui reçoivent un soutien financier spécifique assis sur le volume annuel d’actions de recherche partenariale que les entreprises leur ont financé. Ces financements leur permettent notamment de soutenir de nouvelles recherches amont qui seront plus tard source de nouveaux transferts technologiques qui viendront renforcer notre tissu industriel. Ce système vertueux permet de renforcer les capacités de transfert de laboratoires qui ont déjà fait un effort dans ce sens. Il soutient donc les meilleurs et les aide à devenir encore plus performants en termes de retombées pour l’économie et la société.


Les instituts Carnot tiennent leur nom de Nicolas Léonard Sadi Carnot (1796-1832) qui a su si bien mener des travaux de recherche appliquée et en déduire le développement de théories scientifiques majeures, notamment dans le domaine de la thermodynamique. En effet, il n’y a pas antinomie entre une recherche scientifique au meilleur niveau international et une recherche appliquée associée à un transfert de technologie dynamique. Bien au contraire, les équipes plus amont et plus appliquées se nourrissent les unes des autres : la recherche appliquée permet, grâce au contact avec les besoins des entreprises, d’identifier les sujets de recherche amont qui permettront les transferts de demain ; quant à la recherche amont, elle permet d’apporter des solutions scientifiques qui donneront une avance de phase parfois décisive aux entreprises partenaires sur leurs concurrents. Ce n’est pas un hasard si les laboratoires qui produisent le plus de publications scientifiques de haut rang sont aussi ceux qui ont développé le plus de relations de recherche partenariale avec le monde de l’entreprise.


Nicolas Léonard Sadi Carnot en est une illustration magistrale et c’est la raison du choix de son nom pour les instituts Carnot. Ce scientifique français de haute volée a été sollicité au début du XIXème siècle pour l’amélioration des machines à vapeur, problématique très concrète et à visée très appliquée qui évoque plus, à première vue, le monde de Zola qu’une recherche en blouse blanche dans un laboratoire d’avant-garde. Il a mené une Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance. Fort de ces travaux, il a alors établi le second principe de la thermodynamique qui régit le fonctionnement d’appareils utilisés au quotidien par chacun d’entre nous en cette première moitié du XXIème siècle (moteurs thermiques des voitures, réfrigérateurs, pompe à chaleurs…). Un très grand scientifique français auquel le réseau des instituts Carnot est fier de rendre hommage !

Projet Nicolas Léonard Sadi Carnot au Panthéon